Célébrons l’Héritage de Nelson Mandela
Il y a 20 ans, Nelson Rolihlahla Mandela sortait de la prison et fit le 11 février 1990 sa première déclaration sans haine et amertume. Le monde entier suivait le décor de cette libération avec grand intérêt, car l´Afrique du Sud tournait la page de l´apartheid de triste mémoire. Mandela devenait le symbole du pardon et de la réconciliation. L´histoire de Mandela représentait cette d´un icône qui a restitué à son peuple en particulier et aux africains en général plus des libertés. Aujourd´hui que faut-il retenir de cette histoire ?
Le nom de Mandela évoque la promesse d´une nouvelle Afrique du Sud réconciliée, tolérante. Après avoir diabolisé les noirs, le Président Fréderic De Clerc a pris la décision en ce début de février 1990, après plusieurs négociations de libérer Nelson Mandela qui luttait dès 1964 contre la domination des blancs sur les noirs et des noirs sur les blancs, donc pour une société offrant l´égalité des réussites à tout le monde. Mandela a prôné le pardon, car le jour de sa libération, il demanda en ces termes aux blancs : “Nous appelons nos compatriotes blancs à se joindre à nous“.
En 1998, devant l’assemblée générale des Nations Unies, a résonné et pour toujours un projet social d’humanité de Nelson Mandela: “Le message que je veux faire passer est que tous ces fléaux sociaux, qui sont une insulte à la Déclaration universelle des droits de l’homme, ne sont pas le résultat inéluctable des forces de la nature ou d’une malédiction divine. Ils sont la conséquence de décisions que des hommes ou des femmes ont prises ou refusé de prendre alors qu’ils se proclament sans hésiter ardents partisans de la vision contenue dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Aucun peuple ne peut réellement dire qu’il connaît le bonheur, la paix et la prospérité lorsque d’autres, humains comme lui, continuent à souffrir de la misère, des conflits, du terrorisme et des privations.”
Ainsi Mandela se positionne clairement. “Vaincre la pauvreté n’est pas un geste de charité. C’est un acte de justice”.
En 1998, à la veille de son retrait officiel de la vie politique, Mandela disait “Quand je serai chez moi à Qunu, aussi vieux que les collines des alentours, je continuerai de nourrir l’espoir qu’une nouvelle race de dirigeants est apparue dans mon pays et dans ma région, sur mon continent et dans le monde, qui ne permettra pas que l’on prive quiconque de la liberté, comme nous en avons été privés si longtemps; qui ne fasse de personne un réfugié, comme nous l’avons été; que personne ne soit condamné à la famine, comme nous l’avons été; que personne ne soit privé de sa dignité humaine, comme nous l’avons été.”
Le leadership de Nelson Mandela a inscrit l´Afrique du Sud dans la spirale des nations émergentes. Le pays est redevenu la locomotive de l´Afrique. C´est sa conscience d´homme d´État, sa vision politique qui ont rétabli la confiance entre sud-africains et conduit la nation arc-en-ciel au changement en prônant des grandes réformes notamment en permettant au nouvel establishment sud-africain de s´assumer et de se préparer à l´alternance générationnelle, car dans beaucoup des pays africains, il n´existe pas le système de fonctionnement de relève politique, les vieux pachydermes se cramponnent au pouvoir. Il y a aussi le cas des Chefs d´État qui modifient les constitutions au gré de leurs intérêts, érigent des constitutions sur mesure afin de se maintenir aussi longtemps que possible au pouvoir. L´histoire de tous ces tyrans ne sera pas comme celle de Nelson Mandela.
Nelson Rolihlahla Mandela, né le 18 juillet 1918 à Mvezo dans le bantoustan du Transkei en Afrique du Sud, actuel Cap-Oriental, avant et pendant son emprisonnement, a toujours refusé des idées sectaires. Il n’a jamais été le chef d’un groupuscule noir qui s’est métamorphosé sur le tard, une fois arrivé au pouvoir. Il a toujours défendu une idée haute de la démocratie. C’est pourquoi il faisait tant peur aux chefs de l’apartheid. On sait surtout que le détenu matricule 466/64 n’oublia jamais le sens du mot liberté, même au plus profond de l’enferment. “L’une des grandes forces de la pensée de Mandela, c’est l’indivisibilité de la liberté, de la dignité. Il a refusé de séparer la dignité des noirs de celle des blancs.”
Nous devons tout faire pour que les valeurs et les actions de Nelson Mandela soient correctement transmises. De quel héritage s’agit-il, justement? Il s’agit, notamment, de la force de l’engagement pour la liberté et le projet social d’humanité.
C’est dans le cadre le Conseil de la communauté noire de Gatineau (CCNG) a décidé que le thème du Mois de l’Histoire des Noirs Edition 2014 sera “Célébrons l’Héritage de Nelson Mandela“. Pour honorer le mémoire de cet illustre homme, le CCNG organisera diverses activités, notamment, lors du lancement et de la Grande Journée des activités dédiées au Mois de l’Histoire á Gatineau.
Léopold Ntezurubanza
Communauté des Immigrants Rwandais de l’Outaouais (CIRO)